Depuis le XIXe siècle, le pouvoir de police appartient aux maires. C'est un système inadapté pour le nouveau régime . Donc, lorsque Pétain arrive au pouvoir, il a besoin d'une force de maintien de l'ordre efficace pour faire appliquer et accepter une politique autoritaire et répressive envers ses adversaires et ceux du régime nazi. Il décide, donc, de réorganiser l'appareil policier et de le compléter.
Il devient complexe et se compose de plusieurs organisations :
L a Police nationale
A partir de 1940, le régime de Vichy essaie d'organiser une police nationale. Ainsi dʼavril à juillet 1941, les polices municipales sont étatisées. Des polices régionales d'État sont constituées. Des groupes mobiles de réserve (GMR) assurent la force civile de maintien de l'ordre.
La Police nationale est organisée en trois grandes directions générales :
la Police judiciaire (PJ) qui s'occupe des crimes et délits de droits communs et engagée à partir de 1941 dans des missions politiques.
les Renseignements généraux (RG) ont pour mission d'observer les mouvements politiques. A partir de 1944, donnent leurs informations à la Milice et la Sécurité publique. A partir de 1940, une brigade spéciale appelée BS1 est crée. Elle est chargée de la répression contre les communistes. Puis, une seconde brigade antiterroriste voit le jour.
Les Groupes Mobiles de Réserve (GMR)sont créés en 1941, des Groupes de réserve voient le jour. Ce sont des groupes de civils qui ont un fonctionnement militaire. Ils gardent les bâtiments officiels et les camps d'internement. On les retrouvent aussi dans les rafles et les actions contre les maquis.
Des polices auxiliaires
Des polices parallèles, composées de policiers et de non policiers, voient le jour pour des missions les plus idéologiques :
Un Service des sociétés secrètes en mai 1941 (SSS, en charge de la lutte antimaçonnique)
Une Police des questions juives en octobre 1941 (PQJ).
Un Service de Police AntiCommuniste (SPAC) qui renforce lʼaction des brigades spéciales de la Préfecture de police de Paris.
La gendarmerie.
Elle est chargée de veiller à la sûreté publique et au maintien de lʼordre et des lois avant la guerre. Les gendarmes participent donc à la garde des camps dʼinternements, à lʼarrestation des juifs étrangers puis français, à la chasse aux résistants et aux réfractaires au STO.
La milice
La Milice est issue de la Légion Française des Combattants. La Légion surveille et dénonce les francs-maçons, les « communistes », les juifs et plus largement tous les adversaires du régime. Pour répondre aux plus extrémistes, en 1941, le SOL (Service d'Ordre Légionnaire) est créé. Mais, il reste sous l'autorité de la LVF (Légion des Volontaires Français) qui est jugée trop molle pour les membres du SOL.
la Milice française est créée en 1943 sur le modèle des groupes paramilitaires fascistes. La Milice comprenait une formation militarisée, la « Franc-garde ». Sur ordre des Allemands ou encore de leur propre initiative, les Miliciens participent à la traque des juifs, des résistants, des maquisards des réfractaires au STO ou de tous ceux que le régime juge dangereux. Les miliciens sont réputés pour avoir réaliser de véritables rafles, avoir employé la torture, pratiquer exécutions sommaires, mener des répressions sanglantes . Certains miliciens auraient aussi commis des exactions « de droit commun » (vols, viols, etc.) contre les populations civiles.
La population est donc surveillée et réprimée par un système répressif implacable mêlant les forces françaises et les forces allemandes aidées par une petite partie de la population :