Les handicapés jugés inférieurs par les nazis Très tôt, au nom des théories de l'«eugénisme», pour préserver la race aryenne de toute contamination, , les nazis veulent mettre en place l'élimination des «êtres inférieurs», c'est à dire pour eux, les personnes atteintes d'handicaps psychiatriques, neurologiques ou physiques La guerre leur donne une raison de plus car ils considèrent que les handicapés sont des personnes inaptes au travail, mais qui nécessitent des ressources qu'un pays en guerre ne peut pas se permettre.
Chronologie de la répression nazie contre les handicapés.
Avec la loi sur la prévention des descendances atteintes de maladies héréditaires du 18 juillet 1933, environ 350 000 personnes ont été stérilisées.
18 août 1939 Une circulaire du ministre de l'Intérieur du Reich oblige les médecins et les sages-femmes à signaler tout nouveau-né et enfant de moins de trois ans montrant des signes d'un lourd handicap mental ou physique.
À partir d'octobre 1939, les autorités sanitaires encouragent les parents d'enfants handicapés à faire admettre les plus jeunes dans l'une des cliniques pédiatriques conçues pour eux. Elles sont réparties dans toute l'Allemagne et l'Autriche. En réalité, ces cliniques n'étaient rien d'autre que des services de meurtres d'enfants par surdose mortelle de médicaments ou en les laissant mourir de faim. Peu à peu, ces mesures sont étendues aux adolescents.
Octobre 1939, une opération d'élimination des pensionnaires des hôpitaux et asiles se met en place sous l'appellation de code "Aktion T4", ou «T4 ». Au départ, une commission de contrôle sélectionne des victimes . Puis, elles sont transférées vers l'un des six instituts d'euthanasie pour être gazées au monoxyde de carbone. Leur corps sont incinérés. un avis de décès et des condoléances sont adressés aux familles. Au moins 70 000 malades allemands, dont de nombreux enfants, ont été tués dans les chambres à gaz. Hitler ordonna l'arrêt de ce premier programme à la fin du mois d'août 1941 suite aux nombreuses plaintes des familles.
En août 1942, deuxième phase : les personnels de santé allemands reprirent les meurtres des malades de manière plus secrète jusqu'en 1945. Pour mieux dissimuler les meurtres, on eut recours à la surdose de médicaments, aux injections mortelles ou à affamer les victimes, adultes et enfants.
Dans les pays occupés
La volonté allemande d'extermination des personnes handicapées concerna tout le Reich : l'Allemagne, mais aussi, les territoires annexés d'Autriche et d'Alsace-Lorraine, dans l'ancienne Pologne...).
Les patients d'institutions pour les handicapés furent les victimes d'exécutions par balle en Pologne et en Union soviétique. Ces meurtres étaient réalisés par la SS et la police.
Dans les territoires occupés soviétiques, la SS et la police tuèrent également des patients lors d'exécutions de masse et dans des camions à gaz.
carte : Michaël Tregenza, Aktion T4 - Le secret d'Etat des nazis : l'extermination des handicapés physiques et mentaux (Broché) (Claire Darmon, Traducteur)