Les opposants politiques, essentiellement des communistes, des démocrates sociaux et des syndicalistes, furent les premières victimes des persécutions dans l'Allemagne nazie. Parmi eux, les communistes ont payé cher leur engagement. .
Les communistes
Dans son livre programme Mein Kampf, Adolf Hitler explique que l'Allemagne doit envahir la Russie pour construire un Lebensraum, un espace vital indispensable à la race aryenne.. De plus, Hitler pense que les communistes allemands sont sous la domination de Moscou. Ils sont donc une menace pour l'Allemagne Nazie. Il faut, donc, les pourchasser. Pourtant, le 23 août 1939, l'URSS signe un pacte de non-agression avec l'Allemagne afin de gagner du temps pour renforcer son potentiel militaire. Cet évènement perturbe et désoriente certains militants communistes....
En Allemagne Dès le début des années 30, les communistes se mobilisèrent contre le parti nazi. Face à la montée du nazisme, ils organisèrent de grandes manifestations de protestation, qui donnèrent souvent lieu à des affrontements. Le 30 janvier 1933, le jour de l'arrivée au pouvoir de Hitler, les communistes lancèrent un appel à la grève générale et à des manifestations de masse, qui fut suivi partout en Allemagne. Les nazis réagirent en procédant à des arrestations, des perquisitions et des rafles. Des réseaux clandestins se mirent en place, mais beaucoup furent démantelés très rapidement par la Gestapo. En février 1933, les nazis prirent l'incendie du Reichstag comme prétexte pour interdire le parti communiste et procéder à l'arrestation des cadres du parti. Plus de la moitié des dirigeants du parti furent arrêtés ou assassinés par la Gestapo. Les militants communistes tentèrent de déjouer la surveillance de la Gestapo pour former des réseaux illégaux. Mais la police disposait de fichiers du parti communiste, qu'elle avait réquisitionnés lors de rafles, et les résistants furent arrêtés par milliers et envoyés dans les premiers camps de concentration.
En France En France, une politique de répression se met en place contre les communistes. Dans un premier temps, le 26 septembre 1939, les organisations communistes sont dissoutes et la presse communiste est interdite. Début octobre 1939, un mandat d'arrêt est lancé contre les députés communistes qui avaient créé un nouveau groupe parlementaire. Du 20 mars au 3 avril 1940 le procès de 44 députés communistes aboutie à une condamnation à 5 ans de prison et à la perte de leurs droits civils et militaires. En même, temps, des centaines de communistes sont arrêtés.
La signature du pacte germano-soviétique avait semé le trouble parmi les militants communistes. Après la défaite française, le Parti Communiste renégocia la parution de L'Humanité et les militants furent encouragés à assumer leurs idées politiques en public. Cependant, le Parti Communiste garda une direction clandestine.
Le 22 juin 1941, l'Allemagne déclenche le plan Barbarossa et envahi l'URSS. Les partisans communistes basculent alors complètement dans la Résistance. En août 1941, ils créent les Francs-Tireurs et Partisans Français pour lutter contre les nazis et les collaborateurs. Le 21 août Pierre GEORGES (futur colonel "Fabien") abat un soldat allemand.. A Bordeaux, quatre jeunes assassinent à coups de revolver un officier allemand sur le boulevard St-Georges. Les autorités d’occupation procèdent à l’arrestation de cinquante otages. Les assassins sont activement recherchés. » pour faire pression sur la population, les Allemands, sur ordre de Hitler, exécutent des dizaines d'otages emprisonnés dans les maisons d'arrêt. Le gouvernement de Vichy durcit sa répression et traque les communistes. Pour les juger, il crée dans les cours martiales des sections spéciales. Le 28 septembre 1941, les allemands publient une ordonnance qui a pour titre le « code des otages » qui fixe le prix du sang pour les attentats dont les auteurs n'auront pas été retrouvés. Dans ce texte les suspects d'avoir des idées communistes deviennent des cibles privilégiées dans la politique des otages fusillés ou déportés en cas d'agression contre les allemands. Ainsi, le 22 octobre 1941, en Bretagne, 27 détenus communistes (dont Guy Môquet) sont exécutés à Châteaubriant. suite à l'assassinat du commandant allemand de Nantes, le Feldkommandant Fritz Holtz.
Il n'y a pas que des communistes français qui rejoignent la résistance française. Le Parti communiste espagnol est par exemple à la base de la création de l'Union nationale des Espagnols, les combattants, "les guérilleros". On les retrouve dans les maquis du sud du Massif central et du Sud-Ouest (en juin 1944, le XIVe corps guérillero comprenait près de 4 000 hommes et couvrait 31 départements). On compte des communistes étrangers aussi dans la Main-d'œuvre immigrée (MOI), mise en place par les organisations communistes dans les années 1920. La FTP-MOI sera, jusqu'au printemps 1944, un instrument efficace de la résistance armée urbaine du PCF clandestin.
Dans une lettre adressée le 11 février 1955 par Jean Brüller dit Vercors, au Général de Gaulle, celui-ci témoigne de l'engagement et de la répression qu'on subi les communistes en France dès1939. Il écrit : "La première lettre que j’ai reçue, en août 1940 qui m’appelait à la résistance était signée du communiste jean-Richard Bloch. La première réunion à laquelle j’ai assisté en octobre 1940 chez le poète Arcos, s’était faite à l’initiative du même, accompagné du communiste Frédéric Joliot-Curie du communiste Wallon, du communiste Maublanc et du communiste Francis Jourdain …. La première revue clandestine fondée en décembre 1940 « La pensée libre » était une revue communiste et c’est sur ces cendres que j’ai fondé plus tard « Les éditions de minuit ». Le premier organe clandestin des intellectuels résistants (Comité national des écrivains), fut fondé en avril 1941 par le communiste Jacques Ducour. Il y laissa la vie. L’un des tout premiers résistants, que j’ai « pratiqué » qui fut arrêté presque sous mes yeux, puis torturé à mort, c’était le communiste Holweg. La première « grosse affaire » découverte par la Gestapo fut celle du Musée de l’Homme, conduite par le communiste François Lescure … et qui mena (en compagnie de Francis Cohen tous deux dirigeants des jeunesses communistes) l’affaire du 11 novembre 1940 à l’Arc de Triomphe. [Le 11 novembre 1940, eut lieu une grande manifestation à l’Arc de Triomphe de Paris, organisée par des étudiants qui protestaient contre l’occupation allemande. Parmi les principaux organisateurs il y avait François Lescure et Francis Cohen tout deux dirigeants de la jeunesse communiste]."
Sources
Robert PAXTON, La France de Vichy, 1999
https://www.herodote.net
https://www.futura-sciences.com
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr
Pierre Maury La Résistance communiste en France, aux éditions Le Temps des Cerises, 2006.