Il ne faut pas croire qu'il n'y a pas eu d'allemands persécutés par Hitler. Beaucoup d'opposants politiques ont été pourchassés par la Gestapo, torturés, exécutés ou déportés.
La répression des étudiants résistants allemands
En Allemagne, le Parti National-Socialiste se dote d'organisations de jeunesse dès 1926.
En 1932, Baldur Von Schirach. rassemble à Postdam dans un stade bondé, plus de 50 000 jeunes pour accueillir Hitler. Ce dernier comprend, ainsi, que les jeunes sont devenus l’avenir de son mouvement.
En janvier 1933, une fois au pouvoir, Hitler supprime progressivement toutes les autres organisations de jeunesse, particulièrement nombreuses en Allemagne
Une loi du 1er décembre 1936 oblige toute la jeunesse allemande à entrer dans la Hitler Jugend. Les groupes de jeunes qui refusent la Jeunesse hitlérienne sont poursuivis par la Gestapo et traités comme des criminels. Ces Nicht angepasste Jugendliche(les inadaptés), sont envoyés en camps de concentration.
L'exemple de La Rose Blanche: Un groupe de jeunes de Munich (Sophie SCholl , Hans Scholl, Willi Graf, Christoph Probst et Alexander Schmorell) sont des étudiants autorisés à poursuivre leurs études. Quand ils sont en vacances, ils servent comme soldats. Le groupe d’amis suit les cours du professeur Huber à l’université de Munich. En 1938, Hans et Willi, sont arrêtés un temps par la Gestapo pour appartenance à des groupes de jeunesse interdits. Alexander Schmorell, né en Russie, élevé par une gouvernante russe, part sur le front russe avec des paysans. Il décide avec son ami Hans de révéler le génocide juif en rédigeant des tracts en juin 1942. C'est leur premier tract. Entre 1942 et 1943, le groupe a rédigé 6 tracts appelant à la Résistance contre le régime, signé La Rose Blanche. Ces tracts étaient mis dans les boites aux lettres ou envoyés à des destinataires chargés de les recopier et de les diffuser. Ils écrivirent aussi des slogans antifascistes contre le régime sur les murs de Munich. Le 18 février 1943, Hans et Sophie Scholl sont dénoncés par le serrurier de la faculté, arrêtés et remis à la Gestapo. Un «Tribunal du peuple» est immédiatement convoqué. Il est réuni le 22 février. Il ne dure que trois heures. Condamnés à mort pour haute trahison, Hans et Sophie Scholl, ainsi que Christoph Probst, sont guillotinés quelques heures seulement après le jugement, dans la prison de Stadelheim. Après un deuxième procès, le 19 avril 1943, Kurt Huber, Alexander Schmorell et Willi Graf sont également guillotinés. Puis, les Résistants de Hambourg avec qui ils étaient en contact sont arrêtés par la Gestapo et condamnés à des peines de détention.
La répression des hommes de l'église protestante
Le combat entre la dictature et l'Église protestante se durcit en 1936, lorsque les protestants voulant s'opposer au nazisme publièrent un mémorandum condamnant l'idéologie et les pratiques du régime hitlérien, et réclamant la dissolution de la Gestapo ainsi que la fermeture des camps de concentration. Des dirigeants de l'Église furent arrêtés.
Le juriste Friedrich Weißler, qui avait participé à la rédaction du mémorandum, fut arrêté et déporté ; il mourut en 1937 au camp de concentration de Sachsenhausen.
Le pasteur Paul Schneider, un antinazi déclaré, fut déporté en novembre 1937, torturé, et finalement assassiné le 18 juillet 1939 au camp de concentration de Buchenwald par une injection de poison.
La répression des communistes
Le 30 janvier 1933, le jour de l'arrivée au pouvoir de Hitler, les communistes lancèrent un appel à la grève générale et à des manifestations de masse, qui fut suivi partout en Allemagne. Les nazis réagirent en procédant à des arrestations, des perquisitions et des rafles.... Les communistes devinrent des ennemis de l'état nazi.
Le groupe de Robert Uhrig à Berlin Robert Uhrig fut arrêté une première fois en 1934, parce qu'il avait diffusé un journal clandestin et qu'il avait récolté des fonds pour les familles de victimes des persécutions nazies. Il fut libéré après 21 mois de travaux forcés et créa une organisation de Résistance en 1938 à Berlin. Il voulait former des groupes de Résistants communistes au sein des entreprises. A partir de 1941, le groupe, qui comptait une centaine de membres en 1940, et le double en 1942, a travaillé avec d'autres mouvements afin de mettre en place un service de renseignements. La Gestapo a démantelé l'organisation en 1942 ; une centaine de Résistants, dont Robert Uhrig, furent arrêtés, torturés, déportés en camp de concentration, et furent exécutés en 1944. Leur famille fut également arrêtée.
La répression des scientifiques opposés au régime nazi
Par exemple, au début des années 30 se formèrent des groupes de Résistants autour du conseiller supérieur du gouvernement et scientifique Arvid Harnack et du lieutenant Harro Schulze-Boysen, employé au ministère de l'aéronautique. Ces deux cercles, qui rassemblaient une centaine d'opposants au régime nazi, se rejoignirent à la fin des années 30, et formèrent "l'Orchestre Rouge" ("Rote Kapelle"). Le travail du groupe consista à rassembler des informations pour les Résistants et les Alliés, à rédiger des tracts, à les reproduire et à établir le contact avec d'autres groupes de Résistance allemands. A la fin de l'année 1942, l'organisation fut démantelée par la Gestapo, et 119 personnes furent arrêtées. 50 personnes furent condamnées à mort et exécutées.
La répression de femmes engagées contre le régime nazi
Beaucoup de femmes allemandes se sont engagées contre le régime nazi et ont été persécutées.
Par exemple : Liselotte Herrmann, jeune étudiante communiste et jeune mère, proteste ouvertement contre la prise du pouvoir par Hitler. Elle est renvoyée de l'Université de Berlin. Elle déménage dans le Wurtemberg et participe à différentes actions de résistance. Ainsi, elle fait passer à l'étranger des informations sur le réarmement nazi. Elle est arrêtée en décembre 1935 et condamnée à mort avec deux de ses amis en été 1937. Elle est exécutée le 20 juin 1938 à la prison de Berlin-Plötzensee. Elle est la première mère exécutée. Son petit garçon sera élevé par les parents de Liselotte. Le régime ouvre alors des camps spéciaux pour l'internement des femmes. Un premier camp de concentration est mis sur pied en 1933 à Moringen puis transféré à Lichtenburg en 1938. Le camp de Ravensbrück est ouvert en 1939, puis en 1941, d'autres camps se dotent de leur section de femmes comme Auschwitz-Birkenau et Gross Rosen.
Une volonté d'éradiquer le peuple juif
Pour Hitler, les juifs sont l'ennemi. Après avoir tenté de les bannir de la société allemande, puis, de l'Allemagne et du Reich, il va organiser leur génocide pour les exterminer.
28 mars 1933, l’ordonnance du NSDAP organise le boycott des magasins juifs et le 1er avril 1933, ce boycott est mis en place. Le 2 avril 1933, le Völkisher Beobachter, organe du NSDAP, annonce l’interdiction aux Juifs d’exercer des métiers où l’autorité de l’État est en jeu. En 1934, l’opération « Les Juifs sont indésirables » est lancée dans tous les pays. Le 15 septembre 1935, les lois de Nuremberg est mise en place. Cette loi interdit les mariages et les relations sexuelles entre une personne Juive et une personne Allemande car Hitler veut préserver la pureté du sang allemand. En janvier 1937, des lois allemandes sont mises en place pour interdire aux juifs l’exercice de dizaines de professions dont comptables, restaurateurs, pharmaciens, docteurs, banquiers, professeurs d’Allemands, infirmiers et la suppression des allocations familiales pour les Juifs. Près d'une centaine de personnes sont tuées. Le 17 août 1938, les Juifs sont obligés d’ajouter sur leurs papiers le prénom «Israël» pour les hommes ou «Sarah» pour les femmes. Le 5 octobre 1938, leurs papiers d’identité doivent porter un tampon «Juif». Le 9 et 10 novembre 1938, les nazis attaquent les Juifs en cassant les magasins et les lieux de culte Juifs. Cette nuit est appelée «La nuit de cristal» car les débris de verre des vitrines des magasins faisaient penser à du Cristal. La première déportation vers les camps de concentration est organisée par les allemands. 30 000 Juifs sont concernés. Le 21 février 1939, les Juifs sont obligés de se défaire de tout objet en or et en argent. Le 30 avril 1939, l’Allemagne adopte une loi privant les Juifs de protection locative, ils sont alors expropriés et relogés dans des maisons «juives». Les Juifs se retrouvent entassés dans des appartements surpeuplés. En septembre 1939, un couvre-feu strict est imposé aux Juifs du Reich. On leur interdit de posséder des radios et l’accès de certains quartiers de nombreuses villes leur est interdit.
Le 1er mars 1940, les premiers prisonniers arrivent au camp d’Auschwitz. Des Juifs, Tziganes, homosexuels et résistants y seront déportés pour y être exterminés jusqu'à la fin de la guerre. En juillet 1941, Goering ordonne à Heydrich de préparer la «solution finale de la question juive» Le 1er septembre 1941, le port de l’étoile jaune est obligatoire pour les Juifs d’Allemagne âgés de plus de six ans. Des ordonnances exigent que les Juifs aptes au travail soient soumis obligatoirement au travail forcé. En 1941, les Juifs d’Allemagne ont interdiction de quitter le pays. A partir d'octobre 1941, après l'autorisation d'Hitler, les autorités allemandes déportent systématiquement les Juifs d'Allemagne. Novembre 1941, les biens des Juifs allemands "déportés à l'Est" sont automatiquement confisqués.
En avril 1942, les Juifs allemands sont bannis des transports publics. En septembre 1942, Un rationnement alimentaire est imposé aux juifs : ils reçoivent des rations moins importantes que celles des non-juifs, d'autres décrets limitent les horaires auxquels ils sont autorisés à acheter de la nourriture ou autres marchandises et limitent l'accès à certains magasins.
Début 1943, Les autorités judiciaires allemandes promulguent des lois et des ordonnances pour légitimer la saisie des biens juifs par le Reich et pour réglementer leur distribution à la population allemande. L’ordonnance dejuillet 1943 retire entièrement les Juifs de la protection de la loi allemande et les plaçant sous la juridiction directe de l'Office Central de la Sécurité du Reich (Reichssicherheitshauptamt - RSHA).
De 1942-1945 ils sont déportés vers des camps de concentration et d’extermination dans l’ancienne Pologne car Hitler veut la destruction complète et à jamais de la race.
Bilan: La plupart des Juifs situés en Allemagne sont morts dans des camps de concentration et d’extermination où ils se sont enfuis et se sont exilés. D'autres, appelés les "sous-marins", vivaient dans la clandestinité et échappèrent aux arrestations et aux déportations, souvent avec l'aide d'Allemands non-juifs compatissants. Au total, les Allemands et leurs collaborateurs tuèrent pendant la Shoah entre 160 000 et 180 000 Juifs allemands, dont la plupart avaient été déportés d'Allemagne.