Il existe plusieurs types de camps de concentration
Terminus de la déportation, d'après le dictionnaire Larousse, on peut distinguer plusieurs types de camps :
Les camps de concentration : Camps dans lesquels sont rassemblés, sous surveillance militaire ou policière, soit des populations civiles de nationalités ennemies, soit des prisonniers ou des détenus politiques, soit des groupes ethniques, sociaux ou religieux. (→ concentration.)
Les camp de la mort, d'extermination : Durant la Seconde Guerre mondiale, camps organisés par les nazis en Europe centrale et destinés à éliminer physiquement les populations Juive, Slave et Tzigane.
Les camps de travail : lieux de détention où les condamnés sont astreints à des travaux forcés.
L'exemple du camps d'Auschwitz
Auschwitz est un complexe concentrationnaire situé en Pologne. De 1940 à 1944, il s'est agrandi pour se diviser en trois grands ensembles :
1 Auschwitz I Auschwitz I, le camp principal, fut construit en avril 1940 dans des baraquements abandonnés de l'Armée polonaise. Auschwitz I fut construit pour trois raisons :
Pour incarcérer les ennemis, réels ou supposés, du régime nazi et des autorités d'occupation allemandes en Pologne,
Pour disposer d'une réserve de travailleurs forcés déployés dans des usines de construction appartenant aux Nazis (puis, plus tard, des usines d'armement ou d'autres productions liées à la guerre)
Pour servir de site où de petits groupes ciblés de la population étaient tués pour la sécurité de l'Allemagne nazie.
En arrivant, les prisonniers étaient soumis à la sélection :
À Auschwitz I, ceux qui étaient sélectionnés pour le travail forcé étaient enregistrés et leur bras gauche était tatoué d'un numéro d'identification. Ils étaient ensuite assignés au travail forcé dans l'un des camps du complexe ou ses sous-camps.
Pour éliminer les inaptes , Auschwitz I fut très vite équipéd'une chambre à gaz improvisée dans le sous-sol d'un bâtiment pénitentiaire, le Bloc 11 et d'une autre, permanente qui formée une partie du crématorium original.
Au bloc 10, les médecins SS se livrèrent à des expériences médicales dans l'hôpital. entre les deux se trouvaient " le mur noir" où mes gardes SS exécutèrent des milliers de prisonniers.
2. Auschwitz II appelé aussi Auschwitz-Birkenau Sa construction commença en octobre 1941, dans un village à proximité Brzezinka à trois kilomètres d'Auschwitz I. Auschwitz-Birkenau disposait d' un centre de mise à mort. C'est dans le camps d'Auschwitz II que les nazis testèrent pour la première fois le Zyklon B pour une extermination industrielle des déportés jugés inaptes au travail (enfants, vieillards, femmes avec de jeunes enfants ou enceintes, hommes et femmes chétifs...). Au début, deuxanciennes fermes furent converties en chambres à gaz. Puis entre mars et juin 1943, les SS firent construire quatre grands crématoriums. Chacun comportait trois parties : une zone de déshabillage, une vaste chambre à gaz, et des fours crématoires. Dans ce camps, les déportés pouvaient être affectés à trois types de tâches :
Aux tâches administratives,
Au travail forcé dans les kommandos de travail extérieurs ou intérieurs
Au traitement des corps sortis des chambres à gaz dans les sonderkommandos
3. Auschwitz III En octobre 1942 Auschwitz III, également appelé Buna ou Monowitz, est construit, pour loger les prisonniers affectés aux travaux forcés à l'usine de caoutchouc synthétique de la Buna. L'encadrement technique était assurés par des civils allemands, la surveillance était confiée aux SS. Douze heures de travail par jour, les appels interminables dès l'aube et tard dans la nuit par tous les temps, les sévices infligés par les kapos, la sous-alimentation, les maladies mal soignées... Les déportés ne résistaient pas longtemps à ces conditions.
Répression et terreur dans les camps
C'est à coups de bâtons dès la descente du train ou du camion, que le détenu apprend la discipline du camp. D'ailleurs, tout SS ou tout kapo a le droit de frapper un détenu, même jusqu'à la mort, en toute impunité.
De nombreuses punitions sont prévues pour réprimer tout acte de "rébellion"
L’une des sanctions les plus redoutées est l’incarcération dans la «cellule à rester debout» du Block 11. Chaque cellule fait moins d’un mètre carré. Le détenu puni rentre dans la cellule par une trappe basse, fermée par des barreaux et une porte étanche. Il se retrouve dans une obscurité presque totale puisque l’unique arrivée d’air est recouverte d’un volet métallique. Dans chaque cellule quatre détenus sont entassés. Ce qui rend impossible tout mouvement. Ils doivent donc rester debout sans bouger tout le temps de leur détention. Ils ne sortent que le lendemain pour participer normalement au travail. Cette punition peut se dérouler plusieurs jours d'affilé.
Les détenus peuvent aussi se retrouvés en prison (ou Bunker). Des cellules sont construitesau rez-de-chaussée et au sous-sol. La durée d’emprisonnement peut varier de quelques jours à plusieurs semaines voire plusieurs mois ; la nourriture quotidienne est réduite au pain et à l’eau. Ils n'ont droit à la soupe que tous les quatre jours. La finalité de la prison est la mort. D’où`le nom de «Block de la mort » que lui donnent les détenus.
Il existe de nombreuses autres punitions comme la peine du fouet qui se traduit par un succession de coups de matraque en public . Une autre punition consiste à attacher un détenu à un chevalet. Une autre variante est de l'attacher par les poignets, bras retournés dans le dos, ou il doit garder une position debout immobile en plein air des heures durant, ou à genoux sur des cailloux pour les femmes....
Les diverses mises à mort quotidiennes entretiennent un climat de terreur
Toute défaillance, tout ralentissement se traduit par une série de coups de bâtons. Les détenus malades ou inaptes au travail ne sont jamais dispensés de travail. Ils meurent d’épuisement ou sont tués.
Les modalités de mise à mort sont multiples. Globalement, il est possible d’établir deux catégories, l’une dite de mort « officielle » par condamnation : peloton d’exécution, balle dans la nuque, pendaison publique, l’autre dite « accidentelle », en réalité, elle est souvent provoquéepar injection de phénol dans le cœur, par privation totale de nourriture, par suite de coups, par balle ou par des gaz asphyxiants...
Lorsqu'il y a une révolte ou une tentative d’évasion les SS ouvrent le feu, secondés par les Kapos. Ensuite une enquête est menée et il n'est pas rare qu'elle se termine par des exécutions voire par l'envoie de tout un kommando aux chambres à gaz.
Le Struthof Natzweiler, un camp de concentration français
Le camp de concentration du Struthof-Natzwiller est situé en France, Alsace sur le Mont-Louise à 60km de Strasbourg. Avec une superficie de 4,5 hectares, il fait parti des camps les plus meurtriers de la Seconde guerre mondiale avec presque 22 000 déportés qui n’en sont jamais sortis.
Chronologie du camp:
Début du 20e siècle, le site est une station touristique réputée.
Septembre 1940 repérage par le colonel SS Blumberg qui était géologue d’un filon de granit rose à proximité que les nazis veulent exploiter
1941, les allemands ouvrent le camp.
21 et 23 Mai 1941, les premiers déportés arrivent au Struthof Natzweiler
Octobre 1943, le camp est achevé
Le camp ne sera libéré qu'en 1945
Les déportés :
En 1942 on trouve des Soviétiques, parfois quelques prisonniers de guerre, des Polonais et des déportés venus de tout le IIIe Reich.
En 1943, des déportés luxembourgeois et des Résistants de différentes nationalités qui viennent de différents camps de concentration ou de différentes prisons arrivent en grand nombre.
L’horreur de leur internement :
Les déportés étaient internés pour travailler, principalement, dans des mines de granit rose dans des conditions abominables et insupportables. La plupart sont morts d'épuisement ou des suites de maltraitance.
Des « médecins » nazis expérimentaient des expériences scientifiques sur des déportés afin de créer le surhomme parfait selon les rêves d’Hitler. Les SS scalpaient les déportés pour voir l’effet du gaz sur les cerveaux humains.
La vie au camp :
Les déportés subissent un processus de destruction et de déshumanisation qui les conduit à la mort.
Les internés sont comptés et recomptés vivants ou morts. Les vivants doivent attendre dehors par n’importe quel temps qu’il pleuve ou qu’il vente.
Les victimes sont sous-alimentées.
Les détenus sont surexploités travaillant des journées de plus de 12h de travail, la plupart du temps dans les carrières à l’extraction de pierre ou de gravier.
Vers la fin de l’année 1942, ils réparent des moteurs d’avions de chasse pour la Luftwaffe (armée de l’air nazie).
Le soir, ils dorment les uns sur les autres sur des lits en bois inconfortables.