L'appareil répressif allemand se compose principalement de l'armée régulière (Wehrmacht), les services policiers allemands (Sipo-SD) et la Waffen-SS. Si c'est une division SS qui perpétra le massacre d'Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944, ce fut en revanche la Wehrmacht qui réprima dans le sang le maquis du Vercors en juillet suivant. Même si la majeure partie des massacres incombe aux unités de la Waffen-SS, les autres organisations allemandes sont aussi responsables des violences faites par les nazis sur les ennemis du régime et sur les populations.
La Wehrmacht, l'armée
A partir de 1940, le Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF), est chargé depuis Paris de l’administration d’une "zone occupée" couvrant les trois cinquièmes de la métropole. Jusqu’en juin 1942, sur le plan décisionnel et exécutif, le MBF, placé sous l’autorité de l’état-major de l’armée de terre (Oberkommando des Heeres, OKH) puis du Commandement suprême des forces armées (Oberkommando der Wehrmacht, OKW). du maintien de l’ordre et de la conduite de la répression. Il a la responsabilité du maintien de l’ordre, du contre-espionnage, de la justice militaire et qui établit régulièrement des rapports de situation. Il a la responsabilité des Kriegsgerichtsabteilung (tribunaux de guerre), suit et contrôle l’activité des tribunaux militaires (Feldkriegsgerichte). Son groupe "police" est chargé d’élaborer les directives, décrets et ordonnances et contrôle les forces de l’ordre françaises. Il dispose de troupes :
la Geheime Feldpolizei (la GFP) qui est la police secrète de campagne,
les troupes de sécurité, Les troupes de sécurité (Landesschützenbataillone et Sicherheitstruppen) qui doivent avant tout surveiller les points sensibles, les principales infrastructures de communication, les camps d’internement allemands.
La police allemande : La SIPO-SD
Au moment où les nazis prennent le pouvoir en 1933, chaque région allemande possède sa police, notamment pour le maintien de l’ordre quotidien. En 1936, l’unification de toutes ces polices est réalisée sous la direction d’Heinrich Himmler, également chef des SS . La police d’État du Reich se divise dorénavant en deux grandes branches :
l’Ordnungspolizei (l’Orpo, la police en uniforme pour le maintien de l’ordre quotidien dans les villes et villages)
la Sicherheitspolizei (la Sipo) qui se divise en une Kriminalpolizei (la Kripo, la police criminelle chargée des crimes de droit commun) et une Geheime Staatspolizei (la Stapo ou Gestapo, la police politique) qui est chargée de réprimer les actes de haute trahison et d’espionnage, elle contrôle l’opinion publique et les activités politiques, surveille les frontières et s’occupe du suivi des dossiers des internés des camps de concentration.
Mais, au sein du parti nazi, les SS possédaient aussi un service de sécurité, le SD, Sicherheitsdienst, chargé de collecter des renseignements sur leurs ennemis.
En 1939, Himmler réunit l’essentiel des polices et ce SD au sein du Reichssicherheitshauptamt (Office central de sécurité du Reich, RSHA). L’on parle à partir de cette date de la SIPO-SD, Sicherheitspolizeiundicherheitsdienst, police de sûreté d’État et services de sécurité du parti nazi,. La police d’ordre, l’Orpo, reste en dehors du RSHA. La SIPO-SD se signale vite par ses méthodes.
Les Einsatzgruppen
Les Einsatzgruppen sont les unités mobiles d'extermination. C'étaient des escadrons de SS et de la police allemande qui suivaient l'avancée de l'armée allemande. Leur mission était d'exterminer ceux qui étaient perçus comme des ennemis politiques ou raciaux du Reich sur le front de l'Est. Ils suivirent l'armée allemande et son avance sur le territoire soviétique. Les Einsatzgruppen, se sont souvent appuyés sur une aide locale pour mener des opérations d'extermination de masse. Contrairement à ce qui se passait lors de la déportation de Juifs des ghettos vers les camps, les Einsatzgruppen allaient directement dans les communautés de Juifs et les massacraient.
L’Abwehr
C'est le service de renseignement allemand .
Elle se divise en trois sections spécialisées :
L’Abteilung I : le service de renseignements proprement dit, chargé de l’espionnage militaire, politique et économique.
L’Abteilung II s’occupe des actions subversives (diffusion de fausses nouvelles, soutien aux tendances dissidentes chez l’ennemi, etc.), d’infiltration et de sabotage.
L’Abteilung III est chargée de la sécurité militaire et du contre-espionnage.